L'ALSACIEN LANGUE PARLEE REGIONALE - Студенческий научный форум

XI Международная студенческая научная конференция Студенческий научный форум - 2019

L'ALSACIEN LANGUE PARLEE REGIONALE

Ходжамкулиева Н.К. 1, Тогунова Л.В. 1
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L’Alsace est une région située au Nord-Est de la France aux frontières de deux grandes puissances européennes : la France et l’Allemagne. Elle est divisée en deux départements : le Bas-Rhin au Nord et le Haut-Rhin au Sud.

L’Alsace est la plus petite des régions françaises mais l’une des plus densément peuplées de France avec 223 habitants par km², regroupant ainsi plus d’1,8 million d’habitants sur son territoire (estimations INSEE, 2009).

Par son peuplement, ses traditions, sa situation frontalière, ce « beau jardin », selon l’expression de Louis XIV, manifeste une remarquable vitalité urbaine dans de petites capitales de vallées, bourgs ruraux ou viticoles. Bien enracinée dans ses traditions, l’Alsace n’en est pas moins une des régions les plus dynamiques et plurielles de France et d’Europe.

Cela tient d’abord à sa population en croissance sensible, qui la distingue des autres régions françaises et s’exprime par quelques belles réussites économiques.

Longtemps région frontière, disputée par les puissances, l’Alsace est aujourd’hui une région du cœur de l’Europe. Elle a gardé des influences, des divisions et des conflits passés une sorte de double culture que le voyageur distingue immédiatement dans son dialecte encore vivace et sa toponymie, dans son patrimoine architectural, dans son goût pour la gastronomie, dans beaucoup de coutumes, dans un attachement marqué aux paysages et à l’environnement.

La langue en Alsace a été fortement influencée par les différents événements qui ont marqué l'histoire de cette région et donné naissance à un nouveau dialecte : l’alsacien. Ce que l’on appelle aujourd’hui l’alsacien puise ses origines dans la langue allemande, à laquelle des locuteurs francophones y ont apporté de nombreuses nuances.

Au cours du premier siècle avant J.-C. des populations germaniques commencent leur établissement dans la région et, à partir du milieu de ce même siècle, des légions romaines.

L’Alsace entre dans l’histoire avec César et la Guerre des Gaules en 58 av. J-C. Le proconcul barre aux germains la route du Midi et fixe pour des siècles les destinées de l’Alsace, aux avant-postes de la latinité.

Lorsque Jules César conquiert ce qui ne s’appelle et n’est pas encore l’Alsace, il y rencontre donc une population constituée de Celtes (en majorité) et de Germains (en minorité). Pendant plusieurs siècles, plusieurs groupes linguistiques vont cohabiter en Alsace : le latin et le gallo-romain, le celte et le germain. Et bien avant la chute de l’Empire romain, la région voit s’installer des contingents de tribus germaniques.

Ce plurilinguisme prend fin en même temps que l’Empire romain d’occident. Le latin survit néanmoins comme langue de culture jusqu’au XVIIIe siècle et comme langue de culte (catholique) jusqu’au milieu du XXe siècle.

L’établissement de la langue allemande commence son œuvre dans la région en même temps que l’établissement des tribus alémaniques et franciques.

A la suite de l'écroulement de l'Empire Romain la langue gallo-romaine disparut laissant place à :

- l'alémanique, au sud de l'Alsace

- le francique, au nord de l'Alsace.

Le mélange de ces deux langues utilisées à l'époque, donna naissance au dialecte alsacien. Dans le même temps, dans le reste de la France le parler vulgaire se détache du latin et se forme le roman, ancêtre du français. L’Alsace concerva sa langue propre, l’alsacien, dérivée de l’allemand.Dès lors, on peut déjà entrevoir la coupure linguistique entre l'Alsace et le reste de la France.

Au 10ème siècle, l'Alsace se vit intégrer à la création du Saint Empire Romain Germanique. Pendant 800 ans l’Alsace était sous le controle de l’Allemagne que en influencé la langue.

Au 16ème siècle, l'Alsace était l'une des régions les plus peuplées et les plus prospères d'Europe. Une langue commune, appelée le Hochdeutsch (allemand littéraire), fut créée. Cette langue s'imposa en Alsace, sous sa forme écrite. L'alémanique et le francique, représentant le dialecte alsacien, furent maintenus à l'oral.

Aux XVe et XVIe siècles, l’Alsace joue un rôle de premier plan dans les mouvements qui marquent l’époque, l’Humanisme, l’imprimerie, l’unification linguistique, la Renaissance, la Réforme (première messe lue en allemand en 1524). Elle consolide finalement sa situation dans la communauté linguistique et culturelle allemande. C’est bien une région et une population allemandes, de langue et de culture allemandes, qui vont progressivement devenir françaises après les traités de Westphalie de 1648. Jusqu'à cette date l'histoire linguistique de l'Alsace est une histoire d'Allemagne, à partir de cette date elle va devenir une histoire de France.

Au 17ème siècle, la prospérité de l'Alsace fut brusquement interrompue par la guerre de 30 ans qui dura de 1618 à 1648. On assista à un véritable effondrement de la vie culturelle, à des épidémies de peste et des famines. En 1648, Louis XIV récupère l’Alsace qui devient le territoire français pour deux siècles.

Concernant la langue en Alsace, Louis XIV, fidèle à sa célèbre phrase : " ne touchons point aux affaires d'Alsace ", ne s'intéressa pas à la francisation de son nouveau territoire, même si un arrêt du 30 janvier 1685, ordonna l’usage de la langue française dans les actes publics, fit du français la langue officielle. Une certaine tolérance linguistique s’installe. Malgré tout, cette annexion de l'Alsace à la France permit de diffuser petit à petit la langue française dans les couches supérieures de la société, tandis que le reste de la population continuait à pratiquer le Elsasserditsch et le Hochdeutsch à l'école, à l'église, dans les livres et dans la vie quotidienne.

A la suite de la Révolution Française de 1789, un changement radical intervint avec notamment le réveil du nationalisme. une politique radicale de « dégermanisation » de l’Alsace est entreprise. A la suite du décret de Saint Just en 1794, une ère d'intolérance linguistique, aspirant à imposer le français comme seule langue officielle, fut mise en place en Alsace.

Puis, sous l’Empire les choses s’apaisent quelque peu. L’allemand reste l’unique langue d’enseignement à l’école élémentaire et la langue dominante dans la vie culturelle, sociale et spirituelle.

En 1805, après la bataille d'Austerlitz, Napoléon se rendit plusieurs fois en Alsace avec l'impératrice, ce qui développa un sentiment de patriotisme dans cette région, d'autant plus que l'Empereur toléra le dialecte et déclara: "Laissez-les parler leur langue, pourvu qu'ils sabrent à la française ". Néanmoins, le français se trouve renforcé dans sa fonction de langue officielle, nationale et de culture.

En 1833, il devient matière d’enseignement à l’école primaire et, à partir de 1853, il y est introduit comme langue d’enseignement, l’allemand restant, en principe enseigné, une demi-heure par jour, mais souvent bien plus. . Dans les milieux populaires, la connaissance du français s'améliora chez les jeunes par l'école et le service militaire. Progressivement, le français élargit sa base au détriment de l’allemand, qui garde néanmoins une place de plus en plus partagée, dans la presse, les cultes, les actes publics, les papiers de famille, la littérature, les sciences, au théâtre, dans les arts et traditions populaires... Des revendications en faveur du bilinguisme et de la double culture se font jour.

Au cours des deux derniers siècles, l'Alsace a connu une histoire mouvementée, passant de l'Allemagne à la France et vice-versa.

La guerre franco-allemande éclate en 1870 comme un coup de tonnerre. Secouée par l’épisode de la Commune de Paris la France est contrainte de signer le 15 mai 1871 une paix désastreuse où elle cède l'Alsace à l'Allemagne. L'allemand standard, à savoir le Hochdeutsch, (re)devient langue officielle et scolaire.

Certaines familles, appartenant pour la plupart aux couches dirigeantes, utilisaient par esprit de contradiction le français comme langue de la vie courante. Dans les couches populaires, dialectophones, la connaissance de l'allemand standard progressa sensiblement. Ainsi, le dialecte était utilisé à l'oral tandis que le Hochdeutsch servait à l'écrit. L'alsacien représenta également un marqueur au cours de cette période, afin de distinguer les " vrais " Alsaciens des immigrants allemands.

En fait, l'Allemagne était plutôt tolérante vis à vis des spécificités alsaciennes, c'est pourquoi elle accorda petit à petit une certaine autonomie politique à l'Alsace, allant jusqu'à la création de la Constitution Régionale en 1911.Tout ceci permit aux alsaciens de mieux accepter leur nouvelle situation, savoir l'appartenance à l'Allemagne.

Le français reste néanmoins enseigné prioritairement dans les villages « romanophones ». Il est utilisé dans certains journaux et conserve, voire élargit, une certaine position dans la vie culturelle et auprès des couches sociales favorisées, dont il est devenu une sorte de « haute langue » pour les relations privées et de salon, une « langue du dimanche ». Un certain bilinguisme de classe s’est donc maintenu durant cette période.

Mais finalement, la langue française n’est véritablement maîtrisée que par moins de 10 % de la population en 1918.

A l'issue de la Première Guerre Mondiale, la France reprit possession de l'Alsace lors du traité de Versailles. Dès lors, tous les privilèges acquis par 30 ans de revendications furent supprimés, ce qui n'empêcha toutefois pas les alsaciens d'être, dans un premier temps, enthousiastes à leur rattachement à la France. Une politique d'assimilations linguistique et culturelle extrêmes fut mise en place qui imposa la francisation de la vie publique, c'est-à-dire l'enseignement unique du français à une population germanophone à plus de 90%.

L’allemand est rejeté de l’école. L’option du bilinguisme n’est pas retenue.

L’allemand est réhabilité dans l’enseignement à partir de 1927 avec la mise en place d’un relatif bilinguisme scolaire.

Cette période se caractérise par un réel progrès de la langue française devenue prégnante et possédée par près de la moitié de la population en 1939, par un bilinguisme franco-allemand collectif relatif dans la vie publique et culturelle et par une ferme revendication pour le maintien de la langue allemande à un niveau équivalent à celui de la langue française.

Au cours de la Deuxième Guerre Mondiale, après la défaite de la France, l'Alsace devint une province allemande en 1940. Une politique de défrancisation brutale est introduite. La langue française est combattue à tous les niveaux de la société, y compris au niveau privé. (germanisation des noms de familles, interdictions de livres français et des symboles rappelant la France, comme le port du béret...).

La Deuxième Guerre Mondiale fut donc terriblement néfaste à l'image de l'Allemagne et de sa langue. Le 19 mars 1945, l'Alsace fut définitivement libérée par la France. 

Le français est (ré)introduit comme langue officielle et nationale et comme unique langue enseignée et d’enseignement à l’école primaire. Pour la première fois de son histoire, l’allemand se trouve exclu de l’école primaire d’Alsace pendant plusieurs décennies. Les enfants étaient punis lorsqu'ils parlaient l'alsacien dans l'enceinte de l'école et l'enseignement facultatif de l'allemand ne fut permis qu'en 1952, seulement dans les lycées.

L’allemand est également interdits dans la vie politique, la vie sociale et culturelle et fortement limitée dans la presse.

La spécificité linguistique de l'Alsace fut mise en question. On assista à la naissance d'un complexe alsacien d'infériorité. En fait, l'alsacien devint l'objet d'une connotation négative. L'utilisation du dialecte à l'école fut proscrite, l'allemand standard fut exclu de l'école primaire.

Au cours de mai 1968, au temps des révoltes, une prise de conscience se produisit. Des associations se créèrent pour sauver le dialecte. La population se rendit peu à peu compte que l'alsacien représentait un élément du patrimoine et un atout; de ce fait, l'apprentissage et la maîtrise de l'allemand standard semblaient évidents.

En 1972, sous la pression de l'opinion publique, un enseignement de l'allemand pour les élèves de 9-10 ans, tenant compte de leurs connaissances de l'alsacien, fut mis en place.

En résumé, l'alsacien est avant tout un mélange de plusieurs langues, ce qui en fait sa spécificité. Le dialecte alsacien a su résister à toutes les tentatives qui ont été menées pour le faire disparaître. Plus qu'une simple façon de parler, il représente aujourd'hui toute une histoire, et fait partie du patrimoine linguistique et culturel.

L’Alsace est une terre de confluence des cultures germanique et française. Le symbole fort de cette histoire franco-germanique reste le bilinguisme, avec le maintien de l’alsacien, un parler alémanique diffusé dès le haut Moyen Âge. Actuellement, 60 % des Alsaciens se déclarent dialectophones.

http://about-france.com/regions/alsace-tourisme.htm

http://www.deutschsprachschuleortenau.eu/blog/differences-alsacien-allemand.html

https://mon-grand-est.fr/bases-de-la-langue-alsacienne/ 

http://leshumas.insa-lyon.fr/langues/allemand/page_allemande/pph/langues/pph_alsacien.html#2.2.4

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